Ch'ella mi creda

Extrait de La Fanciulla del West / Après le succès de Madame Butterfly (1904), Giacomo Puccini puisa une nouvelle fois son inspiration dans une œuvre du dramaturge David Belasco, The Girl of the Golden West ou La Fanciulla del West (La Fille du Far West). L’opéra connut un triomphe immédiat aux États-Unis, mais le succès ne se confirma pas (sauf, peut-être, en Allemagne). La désaffection ultérieure qui frappa La Fanciulla peut être attribuée au florilège d’airs trop subtilement intégrés dans la structure globale. La Fanciulla présente une écriture musicale audacieuse, différente de toutes les autres œuvres de Puccini,allant même jusqu’ faire une incursion dans l’univers impressionniste de Claude Debussy. C’est donc dans un décor aux couleurs authentiques de l’Ouest américain, avec ses nombreux aventuriers venus chercher fortune, qu’évoluent Minnie et Ramirez, le couple d’amoureux. Ch’ella mi creda libero e lontano est le dernier air (pour ténor) chanté par le personnage de Dick Johnson (alias Ramirez, bandit de grand chemin) avant sa pendaison imminente. Une corde épaisse au cou, il supplie le shérif et les mineurs d’or de ne pas révéler sa destinée malheureuse Minnie, sa bien-aimée : « Faites-lui croire que je suis parti loin, que je suis libre et que je ne reviendrai jamais ». Johan de Meij a choisi le trombone (ou l’euphonium) pour incarner le rôle de Dick Johnson/Ramirez, héros de cet opéra puccinien.