Le recueil des Cantica sacra, publié au milieu du XVIIe siècle, tient une place particulière en France par ses innovations : il propose d’une part la première partie séparée de basse continue chiffrée, d’autre part des motets avec instruments concertants, ouvrant la voie à un genre florissant connu sous l’appellation de petits motets. L’influence italienne se ressent également dans une écriture teintée de figuralismes avec intervalles chromatiques et jeux rythmiques. Le compositeur s’inspire aussi de thèmes populaires français aux conduites rythmiques et harmoniques relativement simples. S’adressant en particulier aux religieuses, Du Mont leur destine de nombreuses pièces ou en propose une adaptation simple et efficace par un habile système de transposition. Mais le recueil offre également de nombreuses configurations vocales pour contenter un large public.
C’est ce qui en constitue aujourd’hui la richesse : 35 œuvres vocales pour 2, 3 ou 4 voix égales (hommes ou femmes) ou mixtes, avec ou sans instruments – auxquelles s’ajoutent 5 pièces instrumentales pour 3 ou 4 violes ou orgue seul – très variées, contrastées et d’une grande sensibilité. Les ensemble vocaux y trouveront aisément une œuvre adaptée à leurs besoins. Parmi les plus utilisées notons l’Ave gemma virginum, le Cantate Domino, le Converte occulos tuos, l’O salutaris hostia ou également les fameux motets à deux voix de femmes Magnificat et Ab initio.